Hommage à Césaire, Diop, Damas, et les autres 
 
J'ai pris un jour
sur le coin d'la gueule
d'la poésie de nègre!
 
Vas-y touche ! Me dis-je !
Ramasse, porte à la bouche
et mange, mastique, rumine!
 
Imprègne ton palais !
Qu'elle pose sur ta langue,
ses épices à pleurer, comme des chants d'esclaves,
ses goûts de rébellion, ses rires d'homme libre.
 
Avale !
Que me pousse dans les entrailles un cannibalisme tenace
que sa voracité me viennent aux lèvres
comme un désir de femme au petit matin.
 
Poésie tout couleur, de terre rouge,
de sexe ardent, de fleurs folles !
 
Elle m'est tombée dans l'creux du ventre
qui me sert de tam-tam.
Sur ma peau blanche tendue,
je bats le temps pour,je bats l'tambour
danser
des paroles d'humains
qui ont marquée la voie,
et posé sur mon visage
pâle
des touches de noir...
des grains de beauté !

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