J'y pense, j'attends,
sans savoir quoi,
que cela soit sans dire,
l'idée que je m'en fais
d'une montagne à remplir du vide.
Ou l'effet qu'il cultive
comme un chiendent inévitable
dans mon jardin.


Je l'aime et le maltraite
pour mieux vivre
dans l'agitation
plutôt que dans l'indifférence. 

Bien sur, je souffre
chaque fois que l'on souffre,

je meurs
chaque fois que l'on meurt,

mais ressuscite d'autant
puisqu'il faut bien bien se tenir prêt
pour le prochain malheur.

Tous les jours, toutes les nuits
dans les moindres recoins
chaque minute chaque seconde
je réveille toutes les fleurs de ma peau.

Pas comme d'autres qui les mettent aux fusils
et ne savent mourir qu'une fois!

Comme des vertiges
les doigts tendus
paumes tournées vers le haut
mes feuilles offertes aux vents des autres
involontaires qui me nourrissent.

C'est comme cela que j'attends
sans savoir quoi ni quand
que j'y pense
autant sinon plus que j'en doute.
Patient tranquille tant j'en goûte l'effet.

Et sur la brèche, au bord, je tiens!

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