L'Afrique? C'est par là!
Comment la terre m'a aussitôt saisi la cheville
pour me la planter sur ses chemins rouges sang sec,
dans ses bitumes rouillées, vieillis sans patience
parmi des foules aussi, de pied en chaîne et en couleurs.
J'aurais pas cru les pas si lents à faire,
et la fine poussière chaude pesant si lourde
sur chaque idée que l'on voudrait nourrir.
et l'air! qui n'a pas l'air du tout d'un air dans le vent
il vous mouille avec des moiteurs rusées
J'en avais prévu pourtant
des mouvements d'humeurs solidaires,
de brasses roucoulées, des "prêt à participation" sans parti pris
et de toutes ses choses que l'on croit facilement quand on y regarde de trop près
mais qui ne supportent pas la hauteur que l'on prend pour y aller.
la vue large, c'est pas d'être en avion qui la rend évidente.
Alors dés l'aéroport
la nuit vous attrape,
autant que le soleil,
vous prend par la face
vous met le grappin
sur votre petite tête
d'enfant bien sage
et la secoue
comme un
gri-gri inutile, sur le point d'être jeté aux ordures
un bout de chiffon plus rouge du tout depuis que les révolutions sont des tourne-disques,
un putain d'échec qui emmerde le monde à
répéter sa désespérance.
Il y a ceux qui ne s'en rendent pas compte et qui sont malheureux,
ils pestent mes frères!
ils rouspètent de mes deux
s'insurgent et vocifèrent,
ou prient c'est selon,
mais cela ne fait rien à l'affaire.
Et ceux à qui ça laisse des couteaux aiguisé dans les yeux
et des nerfs au dessus de la peau
comme si la bousculade
n'était
qu'une danse à découvrir les charbons ardents
qui dormaient sous leur pieds
Il faut avoir franchies les barrières de corail,
la peau vivement écorchée, nue et sans défense
pour savoir comment
entre caresse
et déchirement
les efforts se payent
notre gueule.
j'aimerais toutes ses leçons prises,
le jour où, les couilles prises dans un étau
j'avouerais mon incompétence.